Au cours des 45 dernières années, les populations d’animaux sauvages ont fondu de moitié. Des dauphins d’Extrême-Orient jusqu’aux moineaux de nos rues, la vie animale et végétale se retire à grande vitesse de notre globe terrestre dans un profond silence. Accoutumés aux environnements façonnés par la technique, nous oublions trop souvent qu’à la base de toute notre économie, de toutes nos productions, se trouvent les écosystèmes. Moins connue que le dérèglement climatique, la crise d’extinction biologique pourrait elle aussi ébranler toutes les sociétés humaines.
Face à ce défi, une responsabilité particulière incombe aux chrétiens. L’encyclique Laudato Si’ du pape François rappelle que le souci des créatures vivantes non humaines s’enracine dans les plus anciens récits de l’Écriture. Il n’est pas en contradiction ou en compétition avec la défense de la vie humaine mais en relation avec elle. L’homme et « les petits oiseaux » survivront ensemble, ou pas du tout.
L’ampleur de cette crise nous demande une conversion profonde. Ne craignons pas d’être radicalement écologiques et écologiquement radicaux ! Ce livre revient aux origines de l’écologie et à la naissance de cette science. Il n’est pas seulement un appel vigoureux à la conversion écologique. Il est aussi tout entier un poème et une ode à la Création.
Mahaut Herrmann est chercheuse et journaliste. Son mari, Johannes, travaille à la ligue de protection des oiseaux (LPO).