Certains veulent voir en Charles Péguy un socialiste, d’autres un dreyfusiste, d’autres encore un chrétien, d’autres enfin un patriote. Choisir un Péguy plutôt qu’un autre, c’est déjà trahir Péguy. La seule bonne façon de parler de lui, au fond, c’est peut-être de n’en choisir aucun, ou plutôt, de tous les choisir à la fois. C’est à cette condition que l’on peut entendre la leçon la plus essentielle du fondateur des Cahiers de la quinzaine :  une leçon donnée par un enfant au monde des adultes, une leçon de « notre jeunesse » à l’adresse du « monde moderne », un cours de « mystique » montrant la laideur de la « politique », un souffle organique de vie contre le dessèchement mécanique de la mort. 
Ce livre entend parler de tous ces Péguy à la fois, de la place centrale qu’occupe la figure de l’enfant dans son œuvre et de la beauté des fondations.  « Commencer », toujours. Voilà la grande leçon de Péguy. 

Matthieu Giroux est journaliste et libraire. Il a fondé la revue PHILITT, un semestriel « antimoderne » de philosophie et de littérature. 

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